Ce dernier bulletin d’information (n°105) publié par la Ctrad est consacré aux enfants de 16 et 17 ans couverts par la Caf en Île-de-France, qui ne sont ni en études, ni en formation, ni en emploi.
Communément appelés Neets1, ces enfants étaient au nombre de 11 000 en 2022. Ils représentaient ainsi près de 5 % de l’ensemble des 16-17 ans à charge d’allocataires dans la région, la grande majorité de ces enfants étant par ailleurs scolarisée ou en étude (environ 95 %) et une petite partie étant salariée ou apprentie (moins de 1 %). Bien que le nombre de jeunes de 16 à 17 ans couverts par la Branche Famille en Île-de-France ait augmenté de 7 % entre 2017 et 2022, le nombre de jeunes Neets a, quant à lui, baissé de près de 21 % sur la même période. Les baisses les plus fortes ont été constatées à Paris et dans les départements de la petite couronne (entre -23 % et -38 %).
Dans l’ensemble, et à l’image de résultats observés pour l’année 20172, le bulletin d’information montre que les foyers des jeunes Neets sont plus fréquemment confrontés à différentes formes de vulnérabilité sociale. En ce qui concerne la dimension familiale, 4,5 Neets à charge d’allocataires sur 10 vivaient dans une famille monoparentale en 2022, alors qu’ils n’étaient que 3,5 sur 10 parmi l’ensemble des 16-17 ans. Les familles nombreuses sont, elles aussi, surreprésentées parmi les foyers des jeunes inactifs (4,9 enfants sur 10 concernés contre 4,3 parmi l’ensemble des 16-17 ans). Cette surreprésentation est particulièrement marquée pour les familles comprenant 4 enfants et plus. Du point de vue professionnel, l’inactivité caractérise plus fréquemment la situation des parents des jeunes Neets. On compte en effet 3,6 fois plus de familles biparentales au sein desquelles les deux parents sont inactifs, et 2,6 fois plus de familles monoparentales au sein desquelles le parent est inactif parmi les foyers des jeunes Neets.
Les familles comprenant au moins un jeune Neet sont aussi plus susceptibles de percevoir des prestations versées sous conditions de ressources, notamment des aides personnelles au logement et des compléments de revenus,3 et de cumuler différents types de prestations. Les ressources de ces familles dépendent ainsi plus fortement des prestations versées par les caisses d’allocations familiales que celles de l’ensemble des foyers allocataires comprenant des enfants de 16 ou 17 ans. Plus le niveau de dépendance considéré est important, plus la surreprésentation des foyers des jeunes Neets est importante. En 2022, il était ainsi 3 fois plus fréquent pour les familles avec au moins un enfant inactif de dépendre entièrement des prestations sociales (10 % des foyers des jeunes Neets se trouvaient dans ce cas). De même, les familles des jeunes Neets se trouvaient deux fois plus souvent en situation de pauvreté monétaire que l’ensemble des foyers des jeunes de 16 à 17 ans couverts par la Caf. Enfin, l’étude réalisée par la Ctrad montre que les jeunes Neets couverts par la Branche Famille en Île-de-France vivent aussi plus souvent dans un quartier prioritaire de la politique de la ville. En 2022, plus de 27 % d’entre eux étaient dans ce cas, contre moins de 18 % de l’ensemble des jeunes de cette tranche d’âge à charge d’allocataires.
Pour en savoir plus, le bulletin d’information n° 105 de la Ctrad est consultable sur son site internet :
1 Neet pour l’acronyme « Not in education, employment or training ».
2 E. Pascal, « Les jeunes inactifs âgés de 16 à 17 ans, Île-de-France, en 2017 », Bulletin d’information, n° 69, juin 2019.
3 Rsa, Prime d’activité, allocation journalière du proche aidant, allocation adulte handicapé ou complément de l’allocation adulte handicapé.



